…que se font les nouvelles blessures.
Malgré ses expériences des catastrophes, les démocraties Européennes ont une incapacité chronique a proposer à ses peuples un projet social d’avenir. Ils font souvent le choix d’un libre échange libéral, de mise concurrence du travail et d’une austérité sans fin avec des effets dévastateurs sur la structure des sociétés .
Il est toujours bon de faire un retour historique, non pas pour donner de l’Histoire, la vision d’un éternel recommencement, d’un cycle sans fin, mais plutôt d’en faire un analyse dynamique qui permettrait l’arrivée d’une séquence politique véritablement progressiste.
Pour aider à cette analyse nécessaire, j’avais lu il y a quelques temps un livre particulièrement juste sur ce court vingtième siècle, si destructeur pour l’Europe.
Eric Hobsbawm, Historien anglais marxiste, né l’année de la grande révolution Russe de 1917, fidèle au communisme mais néanmoins critique du Stalinisme, est devenu le spécialiste des nations, des impérialismes avec ses ouvrages sur le 19eme. Mais c’est avec son « Ages des extrêmes » qu’il s’est fait remarquer en livrant une analyse très personnelle mais pertinente de l’Histoire Européenne de 1914 à 1990.
Il commence le livre à l’aube du premier conflit mondial et la première grande crise du capitalisme qui entraînera le continent dans une guerre industrielle et le termine par la fin du communisme soviétique et la fin de la confrontation opposant le bloc communiste aux démocraties capitalistes.
Loin d’en faire une étude dogmatique en opposant systématiquement vision libérale et marxiste, il a fait un travail complet et rigoureux d’historien sans oublier qu’il est un acteur engagé ayant vécu cette période et sans cacher ses préférences pour un projet politique à gauche, témoignant qu’il n’y a pas de point de vue objectif de l’historien.
Et en lecteur averti de Marx, il a montré comment le capitalisme industriel en s’opposant aux revendications sociales, aux révolutions socialistes et à l’aspiration des peuples à une vie meilleure, a choisi la destruction de tout un continent et une bonne partie du monde dans la guerre, donnant à la phrase de Jaurès , « Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut la paix, même quand est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme une nuée dormante porte l’orage. » *, tout son sens.
* discours à la chambre des communes le 7 mars 1895.
les crobards qui illustrent l’article ont été fait à partir de photos présenté dans le cadre d’une expo pavillon du Musée Fabre, sur la destructions des villes Allemandes sous les bombardements des Alliés à la fin de la seconde guerre mondiale.
Erix Hobsbawm – Aux éditions Versaille éditeur, Bruxelles/ Le Monde diplomatique, Paris 2008